Bâtissons l’avenir des travailleurs et travailleuses culturel.le.s
Vers un programme de formation pour les professionnel.le.s des arts et de la culture du Nouveau-Brunswick
Le secteur des arts et de la culture du Nouveau-Brunswick, avec ses 7 525 travailleurs.euses, souffrait déjà d’un manque de main-d’œuvre avant la pandémie. Depuis, ce sont trois emplois sur 10 qui ont disparu. La situation est aujourd’hui très préoccupante. Ce manque de main-d’œuvre affecte en effet directement la gestion des entreprises et des organismes artistiques, culturels et patrimoniaux, ainsi que la production, la diffusion et la distribution d’œuvres dans toutes les disciplines artistiques. Il est urgent d’outiller la main-d’œuvre qui tient toujours le fort et de former de nouvelles personnes pour renforcer le secteur. Notre société et notre économie en ont en besoin.
L’AAAPNB a mené une vaste consultation du milieu des arts et de la culture au cours de la dernière année pour cerner les besoins en formation et en main-d’œuvre et pour trouver des solutions ensemble. Ces sont 172 personnes qui ont été consultées en ligne ou en personne lors de 13 rencontres de groupe et de 26 entretiens individuels.
Voici le fruit de cette consultation
- Compétences à développer et métiers en pénurie : Les besoins varient selon la discipline artistique, le maillon de la chaîne culturelle – de la gestion à la diffusion – et le type de travailleurs.euses culturel.le.s (salarié.e.s ou travailleurs.euses autonomes). Les besoins prioritaires et les pénuries les plus criantes sont présentés dans le graphique sous forme de roue au centre du rapport.
- Solutions : Les formations à élaborer doivent être pratiques, ancrées dans la réalité du terrain, flexibles, ponctuelles et de courte durée, itinérantes, de préférence offertes en présentiel dans la province, ou ailleurs si les droits d’inscription et une partie des frais liés à la formation sont remboursés. Certaines compétences nécessiteront un atelier de deux jours, que l’un de nos partenaires pourrait élaborer et offrir s’il obtenait le financement pour ce faire, et d’autres nécessiteront la mise sur pied de microprogrammes par l’Université de Moncton et le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick. Le tout devra être coordonné par un porteur de ballon qui veillera à la mise en œuvre de réponses stratégiques et collaboratives aux besoins formulés dans cette étude.
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Recommandations :
- Qu’il y ait au sein du ministère de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du travail (MEPFT) un programme de financement auquel les entreprises et les organismes culturels, artistiques et patrimoniaux du Nouveau-Brunswick auraient accès pour donner de la formation répondant aux besoins prioritaires.
- Que du financement soit accordé à l’AAAPNB et à ArtsLink NB pour qu’ils élaborent un programme de formation en collaboration avec nos partenaires, en réponse aux besoins prioritaires relevés dans ce rapport. L’AAAPNB et ArtsLink NB coordonneront une réponse centralisée, stratégique, collaborative et fructueuse aux besoins en main-d’œuvre mis en exergue dans cette étude, en vue d’augmenter l’employabilité des travailleurs.euses culturel.le.s et le bassin de main-d’œuvre qualifiée.
- Que l’accès des participant.e.s aux nouveaux micro-certificats en travail culturel qui seraient créés et offerts par l’Université de Moncton et le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick soit facilité, en offrant des bourses couvrant 90 % des droits d’inscription.
- Que l’admissibilité au programme Formation de la main-d’œuvre du MEPFT soit élargie pour inclure les travailleurs.euses autonomes ou qu’un programme spécifique soit créé pour financer l’accès des travailleurs.euses culturel.le.s, y compris des travailleurs.euses autonomes, aux formations offertes dans la province et ailleurs au pays, en couvrant au moins 75% de leurs droits d’inscription aux formations. Les travailleurs.euses autonomes, très nombreux.ses dans notre secteur, n’ont en effet pas d’employeur susceptible de couvrir les dépenses liées à leur développement professionnel. Faciliter leur accès à la formation continue comblera des besoins de développement de compétences parfois très spécifiques et leur permettra de décrocher davantage de contrats.
Rencontre avec Trevor Holder, ministre de l'Éducation postsecondaire, Formation et Travail et des représentant.e.s du ministère du Tourisme, Patrimoine et Culture le 21 juin 2022